La capacité de renouvellement d’énergie du corps humain me fascinera toujours. On a beau dormir, manger, boire, se reposer, et travailler; le corps saura toujours se recharger et repartir pour une nouvelle aventure.
Hier, Philippe et moi avons été voir le Mirador du Condor et de l’aigle. C’est comme si nous montions le Mont-Royal. Au bout d’une heure, nous avions le panorama, vu tel un condor et vu tel l’aigle. Les aiguilles de Cerro Torre déchiraient les nuages comme elles l’ont fait des millénaires auparavant.
Pendant ce temps, les jeunes dormaient, se préparaient et sont allés voir pour des excursions. Nicolas et Élie nous ont parlé d’une excursion sur un glacier, le glacier Torre, au pied de Cerro Torre. Une fois l’information transmise à nos oreilles, il nous a fait grand plaisir de réserver nos places avec le guide. Rendez-vous à la « Casa De Guias » le lendemain à 7h.
En après-midi, nous sommes tous allés faire une randonnée de 6 heures au Rio Electrico (la rivière électrique). Avec le soleil encore au rendez-vous….on ne pouvait demander mieux. En fait, le seul jour de pluie que nous avons eus, c’est la route entre Baja Caracoles et El Chalten, et ce n’était qu’un jour de conduite automobile de toute façon, donc, rien de perdu.
On a trouvé une superbe terrasse où manger les fameux empanadas argentins. Quel délice. Avis aux convives de nos prochains dîners, il y aura des empanadas! Nous avons aussi essayé la pizza, toute simple mais combien délicieuse. Comme elles s’en font rarement à Montréal.
À notre arrivée, nous avions réservé une cabana pour 4 personnes, 2 nuits avec possibilité de renouvellement pour une troisième nuit car on voyait notre bonne étoile nous inciter à prolonger si la température le permettait. Nous avons succombé. Philippe est allé prolonger une nuit de plus, a payé, a reçu sa facture, et par mégarde, a repris l’argent qu’il venait de placer sur le comptoir (ne vous inquiétez pas, il s’en est aperçu 8 heures plus tard et il a été fortement découragé de faire un homme honnête de lui-même par des forces humaines externes). Sa conscience le gruge encore, mais il est trop tard, nous avons fait notre check-out de la cabana. (C’est quand-même bien de ne pas connaître l’espagnol, l’ignorance de la langue devient un atout dans certains cas). L’employé en hôtellerie en moi se met à la place de l’employé qui doit débourser 380 pesos argentins de sa poche afin d’arriver et de balancer sa caisse…. Grognement…..
Donc, à 7 heures pile, hier matin, devant la Maison Des Guides, Alejandro nous attendait. Nous étions 6 pour la randonnée du Glacier Torre. Une espèce de glacier d’une beauté rare. Nous avons fait, en tout, et en douze heures, 30km. Vivement l’eau de glacier, qui, soit dit en passant, est délicieuse, pure et rafraîchissante. Notre guide avait l’air d’avoir passé toute la nuit debout à boire. Il était assez zen merci. Nous avons traversé la moraine qui se cachait derrière un bois et nous avons été ébahis par cette splendeur qu’est le glacier Torre. Les tours du Cerro torre étaient resplendissantes. Nous sommes montés sur les collines, que nous avons descendues par la suite, c’était sans fin, jusqu’à ce que l’on arrive à la rivière qu’il fallait traverser à la tyrolienne.
Laissez-moi vous expliquer que Philippe en tyrolienne, c’est du tout nouveau, et une fois, bien exécutée c’est assez surprenant. Il a bien fait ça, tout en nous tenant en haleine. Mais le plus drôle, c’était Nicolas avec son plâtre et un seul bras en action. Toujours la vedette.
Nous avons aussi fait de l'escalade de glace sur une partie du glacier. Après moi, Nicolas et Élie, c'était au tour de Philippe de nous impressioner encore une fois en montant le plus rapidement. Faut dire que l'adrénaline et le stress ont participé à sa montée. Citation du jour venant de Philippe avant de faire de l'escalade de glace..."Si un handicapé, un gai et une fille peuvent le faire, j'vois pas pourquoi je ne pourrai pas le faire".
On a marché 2 heures sur le glacier en crampons avant le retour très ardu.
Je laisserai encore une fois, les photos parler pour moi. « La beauté ne s’explique pas, elle se regarde». Ce dicton, s’il n’existe pas encore, je me l’approprie.
Il y avait deux femmes d’Espagne avec nous, elles ont parlé pendant les 12 heures de notre randonnée. C’est à croire que le verbo-moteur a des propriétés de propulsion. Notre guide, beaucoup plus jasant maintenant, nous a ramené en toute sécurité à la case départ. On lui a demandé de venir prendre une bière (ou 2) avec nous, histoire de célébrer notre rando . Les 2 espagnoles sont allées se rafraîchir et nous ont rejoint à la Cerveceria (bien traduit, c’est la Cervoiserie – un beau nom qui s’est effacé au fil de ans…), endroit de prédilection exceptionnelle. À table, on a jasé « international ». Toutes les langues sont sorties, pas comme un concours de grimaces, mais plutôt un pot-pourri de mots. J’ai sorti presque toute mon artillerie de portugais (merci, Tina) à défaut de 2 phrases dont je me suis rappelé le lendemain. Une des deux espagnoles a une arrière grand-mère portugaise et savait le parler. BEAUCOUP de rigolade autour de la table. Notre guide nous a expliqué sa vie de tous les jours, et de ceux des argentins.
Les argentins ne se lèvent pas avant 9h. La journée commence vers 11h30-midi. Il y a une fermeture des certaines places entre 13h30 et 16h30, mais on n’appelle pas ça la sieste, de grâce! Les magasins sont ouverts tous les jours jusqu’à 21h, sauf le dimanche. L’apéro, c’est à partir de 21h01, on mange vers 23h, on sort prendre une bière entre minuit et 2h, et on va danser entre 2h et 4h. S’il fallait que mon train de vie soit comme ça, je crèverai à petit feu.
Les bisous et les accolades s’en suivirent, nous avons pris notre chemin pour le repas de pâtes qu’Élie nous a préparé. Un vrai délice, mais pas assez apprécié car nous étions tous inanimés ou presque, avec tous nos membres endoloris. Encore une nuit où je m’endors avant que ma tête ne touche l’oreiller. J’adore!
Le lendemain, Nicolas voulait faire du cheval (3ème essai) dans une Estancia, mais le système de réservation ne fonctionne que par internet, depuis Buenos Aires. Il avait trois jours pour nous réserver une Estancia dans les montagnes, mais Mônsieur a préféré attendre à la dernière minute. La décision de ne pas aller voir une Estancia à 2h30 de route pour se faire claquer la porte au nez était assez unanime. À voir notre expérience avec les autres Estancias, il faut quand-même une grande organisation. Souvent les chevaux ne sont pas sur place, il faut un guide, un trajet, etc. Bref, ça comprend une logistique. Nous nous sommes donc dirigés vers le lac Desierto, avec vue sur le Chili. Un autre bel après-midi ensoleillé à manger des Choripan (pain baguette avec saucisse Chorizo) assis sur une grosse pierre, devant le lac, à se dorer la couenne. Philippe a appelé sont Choripan, un Choritendon, tellement il y avait des tendons.
Un après-midi libre de tout nous attendait. On s’est loué une autre cabana (ailleurs), Nicolas est allé magasiner avec Élie, et je vous écris de la terrasse d’une brasserie locale, empanadas dans mon assiette, une troisième bière à mes côtés. On s’est donné rendez-vous au bar à vins.
Après nos trois bières, nos 2 verres de vin avec Nicolas et Élie, et leurs 2 autres verres, nous sommes allés manger à la Tapera (suggestion du proprio du bar à vin). Trop de bouffe, encore une fois, et une autre bonne bouteille de vin…. Comme si on en avait besoin. Élie et moi avons attrapé un fou rire pendant 15 minutes. Mal de ventre incroyable. Mais encore de la place pour la tarte au citron…. Tous bourrés (dans tous les sens du terme), au dodo.
PS. Élie a été super-malade le lendemain matin à partir de 4 heures....
J'adore !! la réplique de Phil au moment de la tyrolienne
RépondreEffacerQuel humour !
Et bravo pour la perf