Nicolas et Élie sont partis faire les courses pendant que Philippe et moi préparons un feu d’enfer pour notre première tentative de parilla (ou plutôt, ASADO – barbecue extérieur). Le champagne est au frais et nous avons loué une petite cabane (cabana) dans le bois, près de la rivière.
El Bolson est une petite ville très hippie. Il y a beaucoup de jeunes voyageurs en sac à dos. En fait, il y a autant de voyageurs que d’auberges de jeunesse. On vient de terminer l’ascension de Cerro Piltriquitron. Heureusement (!), une horrible et exécrable route de terre (ou plutôt de roches, cailloux et trous) nous amène à 1000m du sommet. Il y avait tout de même une ascension abrupte à faire pendant une bonne heure. Le refuge se trouve au bout du chemin. Quelle vue spectaculaire de la cordillère. Époustouflante!
Élie et moi tenons à faire du parapente, mais il paraît qu’il n’y a pas d’école de parapente à El Bolson. C’est con parce qu’ils affichent les cartes d’instructeurs partout!!! Ils étaient 5 à faire du parapente paisiblement, au dessus de Cerro Piltriquitron. Ils étaient 5 à flotter silencieusement dans les hauteurs froides du ciel azur des Andes. Nous étions 2 à les envier, les 2 autres les admiraient.
L’épicerie est arrivée. Élie et moi s’occupons de préparer les légumes qu’on va faire griller. Poivrons jaunes, poivrons locaux, aubergines, oignons, ail. Autrement il y a la viande qui va finir par succomber à la parilla une fois recouverte de sauce chimichurri en poudre (on ne peut qu’acheter l’huile d’olive en litre – qu’on ne peut pas toujours traîner avec nous – c’est clair que j’aurai préféré en faire une toute fraîche). Le demi-poulet, les 5 saucisses de Chorizo, le gros steak de contre-filet (connu sous le nom de LOMO ici). Le steak de lomo, il y en a sur TOUS les menus des restaurants d’Argentine qui servent de la viande, bien-sûr! On continue notre cuisine avec la salade; radis, laitue frisée, beaucoup de persil et de ciboulette qu’on va assaisonner de chimichurri en poudre et de crème fraîche. De mon côté, je prépare le chimichurri du mieux que je peux, sans l’huile. Ciboulette, persil plat, ail frais (il pique en sapristi ici... jusqu’à en larmoyer), et beurre fondu et la poudre de chimichurri. On a mangé dehors, sur la table de pique-nique, avec un bon Malbec de la familia Cecchini achetée à Mendoza. On promène nos bouteilles partout! Notre asado fût un succès total, la salade, même si de trop, est bien descendue dans l’estomac. Pourquoi ne pas regarder les étoiles après le repas? On a finalement vu la croix du Sud (à l’intérieur de la voie lactée), Orion aussi était au rendez vous. Il y a des étoiles partout ici quand le ciel est clair. C’était de toute beauté. Comment terminer une soirée aussi belle et délicieuse? Eh bien en dégustant un bon vin de vendages tardives et une partie de tarot, pardi!
Une nuit un peu dure sur l’estomac....et les milliers de chiens errants qui ont aboyé hier n’ont pas aidé à cette nuit blanche. On blâmera aussi le vin et la viande.
Un petit café au lait et on prend la route pour traverser l’Argentine du côté Atlantique. On est dans la pampa en ce moment. Élie conduit comme une championne pendant que je vous écris. Elle mange beaucoup mieux depuis hier matin. Son estomac s’est replacé. Faut dire que la parilla replace pas mal tous les bobos en les alourdissant. Bah quoi, si ce ne sont pas les histoires de caca à Nicolas, ni celles (selles?) de mon voyage en France, faut bien que quelqu’un d’autre soit victime sur ce blogue, non?
La route sinueuse et cahoteuse me donne un effet de centrifugeuse. On se croirait sur les horribles routes du Québec. Vous me demandez comment je fais pour taper à l’ordinateur au lieu de regarder la route? Je suis un de ces chanceux qui n’a pas le mal des transports. Fort heureusement, sinon vous auriez eu ce blogue dans 5 jours, et ce, sans photos...
On se donne pour destination, le petit parc de Perito Moreno (à ne pas confondre avec l’énorme glacier qui porte le même nom). Nicolas a en tête de visiter une Estancia. La Estancia Telken (à 28km au sud de Perito). Peut-être une nuit chez l’habitant nous donnera un goût de la Pampa, sans oublier le tour de cheval. Je me demande si on pourra cuire le cheval après, sur une parilla! Miam... il doit nous rester au moins 3 bouteilles de vin? Ah oui… on a un fameux Trapiche Roble 2006 qui attend de se faire déboucher. Oui, je raconte n’importe quoi car j’ai besoin de distraire ma maudite envie de pisser....
Nous voilà à Perito. Crevés. Je ne sais pas combien de distance nous avons parcourue au total. À force d’arrêter l’auto à chaque fois que je voyais des moutons, des guanacos (lama) ou des autruches sauvages pour le prendre en photos, j’ai fini par donner le volant à Nicolas. Il était fou comme un balai de conduire une cinquantaine de kilomètres dans le chemin de terre qu’est une grande partie de la route nationale 40. Les chemins de terre, lui, il connaît ça. Moi, je roule à 80km/h. Maximum. Il était fou d’autant plus car on lui avait accordé le droit de conduire. C’est vrai qu’avec un bras dans le plâtre, on peu se sentit inutile, surtout derrière assis dans l’auto.
Je crois avoir des photos extraordinaires. Après le condor qui chie, je vous télécharge le mouton qui pisse (celle-là, elle est spécialement pour Ti-Bouc). Et comme je n’ai pas pu (encore) trouver de guanaco qui crache, j’en ai photographié un prît dans le barbelé d’une clôture depuis quelques jours. Vous ai-je parlé de rouler pendant que le soleil se couche sur la pampa et que le ciel ouvert, dans toute sa splendeur, nous offre des couleurs irréelles?
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