Après avoir passé l’après-midi à El Calafate – outre le Glacier Perito Moreno à 75km de la ville, il n’y a rien à voir, et c’est une petite ville ennuyante. Il y a des poignées pleines de touristes et on se demande bien pourquoi ils sont là. Vous allez me poser la même question, je sais, mais nous ne planifions qu’y rester une seule nuit. C’est plein de magasins de toutes sortes. Oui, les magasins sont beaux et très touristiques, mais beaucoup d’entre eux œuvrent dans l’artisanat régional. On y trouve de tout. De la plus petite marionnette de doigt, à la toile, en passant par la tasse de maté faite à partir d’une courge, une calebasse (comme ils disent). Le maté c’est sacré en Argentine. Les locaux de la Patagonie boivent rarement du café. Le café est remplacé par le maté et sa matéine. Tout le monde se promène avec sa gourde de maté.
Le maté, c’est une infusion de yerba maté (llex paraguariensis), une plante sud-américaine, dans de l’eau chaude. Le nom est dérivé du terme « Mati » du peuple Quechua qui veut simplement dire « verre » ou « vase pour boire ». Son contenu fort en caféine, appelé la matéine, est aussi stimulante que le café, le thé, et le chocolat.
L’acte de boire du maté, ou « matéar » comme disent les locaux, consiste à ingurgiter une quantité importante d’eau, il sert aussi d’infusion purifiante, et à travers ses propriétés d’antioxydants, il protège le corps humain.
Traditionnellement, c’est bu au moyen d’une paille (appelée la Bombilla) qui en fait, est une paille avec un filtre au bout. Il y a une longue liste de rituels et de règlements à la préparation du maté (trop longue pour être comprise dans ce blogue), mais les plus importantes :
1) L’infusion est bue en cercle durant la « mateada » (le rassemblement).
2) Le verseur (habituellement l’hôte, boit le premier maté au complet, jusqu’à ce que l’air passe à travers la paille.
3) Le verseur, subséquemment, verse l’eau dans la gourde, pointe la paille dans la direction du buveur, qui lui, la boit au complet sans remercier l’hôte. Le rituel continue ainsi jusqu’à ce que le maté devienne complètement lavé ou fané.
Le fait qu’une seule paille ne soit utilisée dans le rituel de boire du maté en fait une expérience unique, et spécialement intime; si intime que certains gens comparent boire du maté à embrasser. Pour cette raison, ne se partage pas le maté avec n’importe qui que ce soit. Vous partagez l’expérience avec les gens que vous affectionnez parce que partager le maté, c’est partager son âme et vous ne le faites qu’avec de la famille, des amis proches, ou avec votre douce moitié. Sans aucun doute, le maté est plus qu’un breuvage, c’est l’élément de l’union, le symbole de la confiance, de l’amitié et de l’intimité parmi ceux qui le partagent.
Bref, on en cherche toujours une pour Philippe et son maté du dimanche. Ça remplacera son thé vert, noir ou blanc aux épices. On a déjà trouvé la bombilla.
À part des milliers de magasins, il y a beaucoup de restos. Sinon, rien. Comme disait Nicolas, c’est comme si les gens qui venaient ici se croyaient au « plein air ». Ils ne connaissent pas El Chalten. Oui, El Chalten est plus petit, plus laid, mais les gens sont vrais. Aussi vrai que le paysage.
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